vendredi 20 février 2015

Le sate, autre institution culinaire indonésienne

Après le nasi goreng, le sate (prononcer "saté"), mot qui veut dire brochette en javanais. On peut souvent voir dans la rue les brochettes griller sur des petits braseros, mais elles sont proposées partout, des simples stands de rue, aux petits restaurants jusqu'aux grands établissements gastronomiques.
Originaires de Java, elles dérivent des kebabs indiens, les marchands indiens étant très présents à Java depuis des siècles. Ce plat est populaire partout en Asie du Sud-Est.

Il s'agit le plus souvent - en Indonésie - de brochettes de poulet, accompagnées de sauce à la cacahuète, très utilisée dans la cuisine ici, plus ou moins épicée selon les goûts de chacun.


Elles peuvent être servies avec du riz ou, comme ici, avec du "lontong", sorte de gâteau de riz pressé.

Mais les brochettes peuvent se décliner de manière bien différente :
- viande : agneau ou chèvre, boeuf, plus rarement lapin voire tortue ...
- oeufs (de caille notamment)
- abats : foie, intestins...
- poissons et fruits de mer...

Ainsi, une de nos versions préférées est le "sate kambing madu", brochette de chevreau, acheté bien emballé dans un "warung" (petit restaurant de rue) voisin.










Ils le préparent non pas avec une sauce cacahuète mais une sauce au soja sucrée et assez épicée, avec des échalotes, des petites tomates vertes et des piments verts. Miam ...

Chaque région a sa spécialité dans ce domaine. Par exemple, celle de Bali est le "sate lilit", brochette de viande ou poisson haché, agrémenté de noix de coco rapée, lait de coco, jus de citron, échalotes, poivre. La brochette elle même n'est pas faite de bois : on utilise un bâton de citronnelle.



Bref, plein de choses différentes à tester...






jeudi 19 février 2015

Lombok, des plages aux nuages

Premier flash-back sur nos lieux de vacances tout au long de cette première année, en commençant par une petite semaine à Lombok...
Lombok est une petite île, située tout à côté de Bali. Ses habitants, les Sasak, sont musulmans et non hindouistes comme à Bali. Elle est beaucoup moins touristique que Bali, notamment en raison de troubles politiques en 2000 contre les chrétiens et les indonésiens d'origine chinoise, qui ont porté un coup au développement touristique. 
C'est un peu comme Bali ou la Thaïlande il y a 40 ou 50 ans, avant le tourisme de masse : des voyageurs sac au dos et quelques surfeurs mais encore relativement peu de grandes constructions hôtelières, notamment dans la partie que nous avons visitée.

Nous nous sommes d'abord posés dans un super Bed and Breakfast au sud de l'île, dont il s'est avéré qu'il était tenu par un Français, ayant travaillé dans le cinéma à Paris et ami du directeur de Jean-Philippe. Le monde est petit... Petits bungalows traditionnels, vue magnifique... Le pied !

    




























Cette région de Kuta est surtout connue pour ses plages, qui sont belles et en plus ont le grand avantage d'être désertes...

        









On aperçoit seulement un pêcheur, des enfants qui jouent au bord de l'eau ou... un troupeau de buffles qui rejoignent leur terrain de pâture avec leur berger, en évitant soigneusement mais en reniflant nos serviettes de plage... 




On repasse ensuite par un village qui a gardé ses constructions traditionnelles : maisons, greniers à riz, mosquée.



              

Il se trouve qu'il y a en plus une fête de mariage, avec les hommes qui attaquent le repas commun,  les allées et venues des serveurs et serveuses, et les petites filles sur leur 31.







Pour la 2e partie du séjour, nous partons plus au nord admirer les rizières et le volcan Rinjani, point culminant de l'île.

















Petite rando sur deux jours avec nos guides : traversée des champs, ballet des nuages, coucher de soleil, bivouac sur les hauteurs... 






























... et le lendemain lever de soleil,  couleurs du soleil levant sur le volcan... Trop beau.




















On finit le séjour par un séjour sur une petite ile avec de belles plages et de beaux fonds marins. Jp est  même tombé nez-à-nez avec un petit requin. Heureusement c'était pas La Réunion :-) .
Mais bon j'ai perdu les photos ... no comment...








mercredi 18 février 2015

A une cérémonie de deuil à Mojokerto...

Un ami m'a invité en septembre dernier à la cérémonie commémorant les 10 000 jours du décès de sa maman, morte donc il y a 30 ans environ... Il s'agit traditionnellement de la dernière étape du processus de deuil qui comprend des cérémonies les 7e, 40e, ou 1000e jour après le décès.
Sa ville d'origine se situe dans la partie Est de Java, à Mojokerto, près de Surabaya, 2e ville du pays. Java est en effet divisée en trois parties (Ouest, Centre, Est, chacune ayant une culture et une langue différentes). 



Mojokerto est aussi connu pour abriter les (rares) ruines de la capitale de l'empire Majapahit, un des plus illustres empires indonésiens, entre le 13e et le 16e siècle. Mais la conversion à l'islam, postérieure, a entrainé la disparition des vestiges de cette civilisation très brillante.















Les formes de ces portes officielles d'entrée de la capitale sont très célèbres, et reproduites aujourd'hui encore à l'entrée de chaque village ou ville de la région.

A mon arrivée, la veille de la cérémonie, les préparatifs battaient déjà leur plein. En effet, de la nourriture est servie tout au long de la journée aux invités, dont une bonne partie faite maison.

Les femmes préparaient le "rukuk-rukuk", petit snack sucrés. La pâte verte est faite à base de farine de riz, sucre et lait de coco ; elle est ensuite enveloppée de noix de coco rapée. Le tout est cuit à la vapeur dans des feuilles de bananier. Très bon !



Le lendemain, place au brubi (gâteau de farine de riz fourré à la banane, cuit de la même manière que le précédent)...

     




... au "ketan salak", gâteau de riz gluant au sucre brun javanais...

   


... ainsi qu'au salé, comme le poulet frit, "ayam goreng".

   



On ne dirait pas comme ça, mais la préparation de ce poulet a duré des heures, au vu de la quantité nécessaire !!!

La cérémonie elle même débute vers midi. Elle commence par la visite des femmes du village, qui  se succèdent pendant tout l'après-midi. Elles arrivent par petits groupes avec les enfants et restent environ une heure. Elle se voient offrir de la nourriture et discutent de tout et de rien (mais apparemment pas beaucoup de la défunte, qui est décédée alors que la plupart des présents n'étaient pas encore nés ou tout petits).
La présence d'un homme à ce moment de la journée est tout à fait inhabituelle et assez perturbant pour elles, je ne fais donc que de brèves apparitions dans la salle de réception.
















En plus de la nourriture grignotée sur place, chacun emporte un plat complet emballé : riz, pâtes, croquettes de pomme de terre, poulet, oeuf, légumes, sauce au piment...)



Afin de compenser les dépenses de la famille pour la cérémonie, chaque famille amène un présent, le plus souvent sous forme de riz ou de sucre.
Apparemment, des réserves pour plusieurs années !



Pendant ce temps, le travail continue en back-office... Nous préparons maintenant la nourriture offerte le soir aux invités, emballée dans un sac de couleur décoratif. 

                                               

Pour chacun :    
- une boite "salée" : poulet, riz, brochettes, légumes.
- une boite "sucrée" : gâteaux et fruits.

En effet, le soir, à 19h, deuxième temps de la journée : la réception pour les hommes. Les hommes de la famille - auxquels je suis ajouté en dernière minute (!) - accueillent les invités, dont le chef de village qui arrive en dernier, dans un ballet bien fixé.













La cérémonie, cette fois est religieuse. L'assistance prie ensemble pendant environ 20mn, la prière étant dirigée par le chef de village.

Ensuite, un plat est servi aux convives, repas rapide qui ne dure que 10 à 15 mn.

Puis soudainement, tout le monde s'en va en 5mn !!! 

La journée est donc à la fois très dense du fait de toute la logistique, et en même temps assez déroutante du fait des différences avec un processus de deuil tel qu'on peut se le représenter en Occident : séparation des hommes et des femmes, invitation d'un grand nombre de voisins et non des seuls proches, temps codifiés et peu de moments d'intimité, pas de chagrin ou de prégnance de l'individu mais le sentiment d'accomplir avant tout un rite social.

En tout cas, une super expérience... et plein de bons moments avec les membres de la famille, malgré la barrière de la langue car les rudiments d'indonésiens ne m'ont pas été vraiment utiles dans un environnement javanais... Une de mes meilleures semaines en Indonésie !!